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Choisir un système libre (open source), version 20070724 (intégrée par Nat Makarevitch)



La plus récente version de ce document est
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... ce qui suit est obsolète et n'aura bientôt plus qu'un intérêt historique.


Introduction

Propos

Ce document offre des éléments de réflexion à qui doit choisir un système d'exploitation sous licence libre.

Tous vos commentaires (portant sur des points non déjà traités ou des informations fausses ou mal exposées) seront les bienvenus et j'espère que de nombreux contributeurs y défendront leurs choix. Je me réserve le droit d'éditer les contributions mais le ferai honnêtement et soumettrai à l'auteur avant publication.

Nous n'utiliserons pas ici les termes « avantages » et « inconvénients » mais plutôt « louanges » et « critiques » afin de souligner la subjectivité du propos.

Pour participer il suffit de m'expédier un message électronique. Merci de préciser la (ou les) section(s) où insérer la prose ainsi que le mode de parution:

La plus récente version française de ce texte se trouve sur son site de référence.

Éditeurs de ce document:

Contributeurs

On trouvera dans cette liste, entre parenthèses, chaque pseudonyme utilisé dans le corps de ce document suivi du patronyme correspondant.

Modifications récentes

Avenir de ce document

Je peux créer des sections afin de traiter d'autres distributions et ménager si nécessaire des sections spéciales voire des annexes, pour ne laisser dans le document principal que les arguments propices au choix réel d'une distribution pour l'utilisateur indécis. Parmi celles-ci, je verrais:

NOTE (20000601) j'ai mis de côté les vieilles sections des distributions qui soit n'existent plus, soit n'ont jamais été remplies. Pour qu'une distribution soit traitée, il faut au minimum quelques critiques et louanges.

Autres sources d'informations

Distrowatch est un site relativement complet et maintenu. Il traite de la plupart des distributions Linux existantes, à la fois les plus connues et les plus exotiques.

Linux Weekly News (LWN) liste toutes les distributions connues et les nouvelles qu'il propose concernent parfois les principales.

Linux Distributions (LinuxHQ)

Your Guide to Linux distributions (LinuxPlanet) (anglais, 27 septembre 2004)

Le Distribution-HOWTO (VF de 1999) ne liste pas tout, mais plutôt les distributions en langue anglaise (merci à gl).

Vocabulaire

Consulter le JargonF, en particulier les articles traitant de distribution, GNU, GNU/Linux, GPL.

Section destinée au lecteur pressé

La réponse!

De nombreux lecteurs de ce document souhaitent trouver ici un conseil unique et péremptoire. Nous ne pouvons proposer que quelques indications, car aucune distribution n'est intrinsèquement en tous points très supérieure à toutes les autres.

Pour le reste, les experts se querellent:-)

Mon conseil: adoptez la plus récente version de la distribution recommandée par ceux qui vous prêteront assistance. Si vous êtes un débutant isolé ne négligez pas les distributions proposées avec des documentations et une assistance technique à l'installation, le projet Proselux.

Vous procurer un livre correspondant à votre niveau et à vos besoins semble souvent utile.

Aucune distribution étoffée ne contient que des programmes en français, car leur traduction exigerait des années, mais à présent (2006) quasi tous les programmes d'usage courant sont adaptés en français.

Avant de tenter d'installer quoi que ce soit n'oubliez surtout pas de:

Résumé

Deux sortes de distributions existent:

Résumés:

Ubuntu
(BCH 200707) Distribution très adaptée à l'installation de postes de travail, elle se présente sous forme de support directement exécutable (ou Live, à l'instar de Kaella) qui peut être utilisé aussi pour l'installation classique sur disque dur.

Très complète, elle repose sur une base Debian dont les paquetages sont assemblés dans une optique de simplicité pour l'utilisateur. Utilisant le bureau Gnome, elle est aussi déclinée avec KDE et se dénomme alors Kubuntu. Elle est financée par une entreprise issue des fonds privés d'un généreux mécène (Mark Shuttleworth).

Debian
(nat 2006) Mise au point par une communauté, selon les principes qui firent le succès de Linux. Accent mis sur la disponibilité de programmes (nombre de programmes) et du système (continuité d'exploitation).

(tonio) C'est LA distribution d'un groupe de bénévoles. Ses adeptes reconnaissent l'esprit GNU qui anime depuis toujours le développement de Linux. Très complète et conçue de façon méticuleuse et efficace, la Debian permet de tout dimensionner selon ses besoins. D'importants intervalles de temps séparent cependant parfois deux mises à jour stables et sa prise en main est parfois délicate, surtout pour les débutants. Mais une fois passés les premiers obstacles, on ne veut paraît-il plus en changer.

Fedora et Red Hat
(nat 2006) Fedora est la version publique, gérée par la communauté. Red Hat est la version industrielle destinée aux entreprises.

(tonio) Les programmes installés sont le plus souvent directement utilisables, elle convient donc parfaitement aux débutants qui bénéficient également d'interfaces graphiques pour la configuration et l'administration. Les utilisateurs avertis trouvent également leur compte dans la cohérence, la qualité et le dynamisme de cette distribution.

http://www.mandriva.com/fr/ (ancien nom: Mandrake)
(PJ 199907, màj 2006 par Nat) Distribution française très bien finie et bien francisée. Tout est fait pour le confort de l'utilisateur. La version GPL tient sur trois CD. Les versions commerciales sont plus riches. Elle est à recommander à tous ceux qui veulent utiliser leur machine rapidement sans passer trop de temps à jouer à l'ingénieur système. C'est une grande distribution que j'utilise, apprécie et recommande à tous.
Novell (ancien nom: S.u.S.E)
(nat 2006) Mise au point en Allemagne par la société « SUSE », achetée par Novell.

(vdefert 199906) La SuSE est une distribution de choix pour qui souhaite installer et utiliser rapidement Linux mais ne veut pas s'intéresser de trop près aux détails de son fonctionnement.

(stef) Distribution commerciale de grande qualité, incluant de nombreuses applications pré-configurées. L'installation et l'administration sont grandement facilitées par les outils fournis. Convient à la fois aux utilisateurs novices qui auront peu de mal à l'installer, et aux utilisateurs expérimentés qui n'ont pas envie de perdre du temps à bitouiller l'installation pour qu'elle fonctionne bien.

Slackware
(vdefert 199906) Je recommande chaudement la Slackware à ceux qui souhaitent acquérir en douceur une bonne maîtrise d'Unix, qui veulent mettre en place un serveur, et ceux pour qui la facilité de déploiement est particulièrement importante. (tonio) Elle compte encore de très nombreux adeptes parfois convaincus mais semble en perte de vitesse et les mises à jour se font rares. De plus sa conception ancienne lui confère quelques défauts. Elle est donc à réserver aux habitués, qui ne peuvent renoncer aux habitudes contractées.

Caractéristiques communes aux distributions «paquetisées»

Un « paquet » est un fichier rassemblant tous les fichiers nécessaires à l'installation d'un ensemble de fichiers cohérent (par exemple un programme). Les paquets pour Red Hat arborent l'extension rpm (c'est également le cas des paquets destinés à Mandriva et SUSE) et les paquets Debian deb.

Un document intitulé Comparaison entre les formats de paquetage deb, rpm, tgz et slp détaille tout cela.

Louanges

Critiques

Ubuntu

Louanges

(BCH 200707) Très simple d'utilisation et assez jolie. Bien adaptée aux débutants sous GNU/Linux, notamment par l'utilisation systématique de sudo (pas de connexion root par défaut). Grande réactivité de l'équipe de développement, les paquetages sont très rapidement mis à jour.

Critiques

(BCH 200707) Les paquetages Ubuntu sont assez spécifiques et la cohabitation avec les entrepôts Debian "pur sucre" est parfois un peu fine à gérer. Le mode de financement très particulier (mécénat direct) la rend un peu suspecte aux yeux des tenants du libre pur et dur.

Debian

Louanges

Critiques

Conseils

Fedora et Red Hat

Louanges

Critiques

Conseils

Site de référence

Mandriva (Mandrake)

Louanges

Critiques

Conseils

http://www.mandriva.com/fr/

Novell (SUSE)

(jdd 20060416) Les éditeurs et contributeurs de la distribution "SUSE Linux" souhaitent en faire la meilleure distribution grand public et de détrôner Windows.

Depuis août 2005 elle est publiée sous licence open source par Novell. La communauté "openSUSE" la gère grâce au site Web http://opensuse.org, lui-même articulé autour d'un wiki.

La distribution évolue vite. Après une version stable 10.0 assez classique en octobre 2005, la communauté prépare la 10.1, fort ambitieuse, dont la version stable sera disponible fin avril 2006.

Cette distribution présente trois caractéristiques originales:

Louanges

Critiques

Conseils

À tester

Slackware

Documents discursifs

Fiche informative sur la distribution Slackware 4.0

Louanges

Critiques

Gentoo Linux

(mmo) Le principe de Gentoo, c'est de fournir un système de paquetage sources: chaque paquet est recompilé au moment de l'installation, mais on a quand même une gestion des dépendances.

(dams 200601) Gentoo est une meta distribution facilitant l'emploi de divers noyaux. Elle 'carrosse' ainsi aujourd'hui Linux, plusieurs BSD, MacOS X.

Les concepteurs de Gentoo, afin de simplifier et de rendre agréable les travaux des administrateurs de machines et des contributeurs, profitèrent de l'expérience des autres distributions donc tentèrent d'éviter leurs limites et défauts de leurs systèmes de paquetage.

Attention: seul un utilisateur disposant de solides compétences techniques Linux (si possibles acquises par l'emploi de plusieurs distributions) comprendra l'aperçu proposé ci-après.

Voici un aperçu de ses caractéristiques:

ebuild

Un ebuild est une recette de cuisine permettant de compiler un logiciel, en gérant les dépendances et les options transmises au compilateur qui dépendent de l'environnement. Il correspond en cela au fichier SPEC d'un RPM. Un ebuild est un fichier généralement court, en langage de script bash, très lisible et très simple. Il constitue la carte d'identité, pour toutes les architectures (plateformes matérielles gérées), d'une version donnée d'un logiciel. Tous les ebuilds sont gérés de façon centralisée (sous CVS, bientôt SVN).

portage
Portage est le nom du gestionnaire de paquetages, donc est aux ebuilds ce qu'urpmi est aux RPM. Écrit en Python monolithique affreux, il est lent, légèrement buggué, et ne gère pas la gestion de dépendance pour la désinstallation (mais des outils complémentaires existent, tels rev-dep-rebuild ou unmerge). C'est clairement un point noir de Gentoo, où la réalisation d'un nouvel outil s'impose.
use flag
Un 'use flag' est un "drapeau", qui correspond à une caractéristique, un attribut, ou une fonctionnalité. Il existe des use flag globaux et locaux. Ces derniers sont créés pour un ebuild. Puis, quand plusieurs ebuilds emploient un même USE flag, il devient global. Par exemple, "ruby" est un use flag qui signifie que l'installation du paquetage décrit par l'ebuild implique que le système doit disposer du langage de script nommé 'Ruby'.

On peut ainsi selectionner tous les uses flags orientés son et réseau/serveur, et enlever tout ce qui concerne X. Ainsi, il sera plus facile d'orienter sa machine pour en faire un serveur media et streaming, où X et les applications graphiques sont inutiles. Il est par exemple possible de changer les use flags après installation, pour migrer une machine sous KDE vers Gnome.

profile
Un profile est (comme son nom l'indique) un profil, qui influence beaucoup de composants globaux d'une version de Gentoo installée. Les profils sont organisés par architecture matérielle, puis par OS, puis par noyau ou par utilisation. Par ex, il eiste un profile gentoo-hardened, pour serveur ultra-securisé (avec PAX, RSBAC ou grsec, selinux, etc). Il existe un profil linux-2.4 et linux 2.6, amd64 32bits ou 64bits, ppc32 et ppc64, etc. Un profil contient notamment la liste des use-flags par défaut.
keyword
Les keywords permettent de configurer très finement le niveau de maturité des paquetages utilisés (cela rappelle, sous Debian, le 'pin' d'APT et le 'hold' de dpkg). Un keyword permet de marquer un ebuild. Un ebuild peut être marqué comme stable, il peut être "keywordé", il peut être hard-masqué, ou bien n'avoir aucun keyword. Les keywords sont specifiques aux architectures (au sens large, par ex, ppc64 et ppc32 sont des architectures différentes).

Pour une architecture donnée, un ebuild sans keyword signifie qu'il n'a jamais été testé sur cette architecture. L'utilisateur peut l'installer (en le keywordant en unstable) et le tester. Il est d'ailleurs invité à communiquer ses constats à l'équipe qui s'en occupe. Un ebuild keywordé en instable (~x86 ou ~ppc par ex) est considéré comme instable (pour une version donnée). Un keyword keywordé stable (x86, ppc) est considéré comme stable. Un ebuild peut être masqué, par le profile par exemple (les drivers nvidia binaires seront masqués par le profile ppc, car ils ne sont que pour x86), ou bien hard masqué (en cas de problème de dépendance ou de stabilité grave).

On peut configurer tout cela à loisir. Bien sur, on peut décider d'utiliser gentoo en mode instable, pour tous les ebuilds installés. Mais on peut également spécifier quels ebuilds sont acceptés en version instables. Ainsi, on peut décider d'avoir les dernières version de GTK et Ruby, car on développe des applis en ruby-gtk. Pour le développeur c'est un atout énorme: il peut façonner une partie de sa distribution pour faire du développement, tandis que le tous les autres paquets demeurent des versions mûres (stables). Gentoo offre ainsi une approche plus réaliste que les exclusives Cooker et Rawhide.

source-based
Gentoo est fondée sur les sources. Cependant, ce n'est maintenant plus le type par défaut des paquets. Depuis la dernière version stable, l'installation préconisée est celle qui découle de la GRP (Gentoo Reference Platform). La GRP contient les binaires ('builds') du sous-groupe system, ainsi que la plupart des ebuilds massifs et souvent utilisés, tels que X, KDE, gnome, etc. Lors de l'installation il sera nécessaire de compiler certains ebuilds, mais seulement s'ils ne sont pas dans la GRP, ce qui est rare (toutefois seule la release stable suivante offrira moyen de mettre à jour sans recompiler).

Le plus souvent chacun compile ses ebuilds, chaque machine installée est donc une combinaison de versions différentes, compilateurs différents, options de compils différents, use flags différents: donc beaucoup de bugs remontent liés à la compil (bug de compilateurs, versions de bibliothèques, etc). Beaucoup de bugs sont ainsi découverts et les nombreux contributeurs les traitent. Il en résulte des ebuilds très robustes et testés sur une multitude de configuration logicielles et matérielles.

Mode de publication
La communauté gentoo maintient en permanence une version stable (les ebuilds keywordé stable) et une version instable (les ebuilds keywordés instable). Tous les trimestres environ, une version stable est tirée des ebuilds keywordés stables. Des isos sont créés (grace à Catalyst, très bon outil de création de release) puis compilés pour diverses architectures. Il n'y a pas plusieurs arbres de stockage des ebuilds, ils sont tous dans le même CVS, car c'est leur keywording qui spécifie le niveau de maturité ('stabilisation') de chacun d'eux.

Il n'y a aucune mise à jour (bugs ou securité) fournie pour une version autre que la plus récente publiée. Il y a véritablement un manque à ce niveau, notamment pour l'acceptation par les entreprises, qui désirent une version stable dont les bugs et failles de sécurités sont résolus. Mais la communauté n'a pas les épaules assez larges pour maintenir autant de versions différentes.

Louanges

Critiques

Corel Linux

Corel Linux est une distribution basée sur Debian faite par Corel (Wordperfect, etc.). Elle s'adresse aux débutants et se veut très facile d'installation.

Louanges

Critiques

DIY (Do It Yourself)

(hc) On prend une distribution minimale (genre Slackware, avec les series a (le minimum), d (et gcc)) et on recompile tout à partir des sources. C'est ce que je fais en ce moment (j'ai commencé il y a deux ans avec une Slackware que j'ai maintenue à la main en recompilant au fur et à mesure).

(olive) 20000514: À noter qu'il existe maintenant une distribution "Linux From Scratch" (Linux à partir de rien) contenant principalement des docs pour se faire une distribution de base à partir d'un système Linux existant (pour les experts, il s'agit de compiler le minimum vital en statique dans un environnement chroot, puis de rebooter dessus). Les infos: Site de Linux From Scratch ; il existe aussi un HOWTO sur le sujet, traduit en français: HOWTOs en français.

Louanges

Critiques

Stampede

(CB 19990120) Stampede est une distribution qui ressemble beaucoup à une Slackware dans son mode de fonctionnement. Mais elle offre des choses nouvelles, comme une optimisation des processeurs Intel via le compilateur pgcc, capable d'optiliser pour Pentium. La distribution progresse et des compagnies comme VA-Research l'emploient en offrant des serveurs au projet.

Louanges

Critiques

Caldera OpenLinux

Louanges

Critiques

Rock Linux

Article de présentation

Cette section est la traduction en français d'un article paru dans un magazine « en ligne »: E-Zine, écrit par Clifford Wolf, principal auteur de la distribution Rock Linux. L'article présente la distribution, succintement mais clairement, ainsi que ses différences par rapport aux autres distributions.

Cet article a été traduit en décembre 1999 par (olive), qui accepte tout commentaire (notamment pour alimenter les parties "critiques" et "louanges" de ceux qui ont testé cette distribution !).

Introduction

Pendant l'été 1998, j'étais déçu des distributions Linux existantes, au point de commencer à développer ma propre distribution. Ne me méprenez pas: il existe de bonnes distributions. Aucune d'entre elles, cependant, ne donne un contrôle total sur le système à un administrateur système chevronné. J'aimerais exposer ici les différences principales entre ROCK Linux et la plupart des autres distributions Linux.

Facilité pour l'utilisateur ou l'administrateur?

UNIX/Linux devient de plus en plus populaire chez le grand public. Les principales distributions sont de plus en plus amicales envers les utilisateurs (N.D.T.: user-friendly, en anglais). Mais que signifie vraiment amical envers les utilisateurs? À mon sens, cela veut dire qu'un utilisateur final n'a pas besoin d'administrateur pour effectuer les tâches administratives de base.

C'est une grande avancée s'il se trouve que vous êtes un tel utilisateur final. Mais cela ne vous aide pas beaucoup si vous êtes administrateur système. Dans la plupart des cas, l'administrateur passe pas mal de temps à désactiver les fonctions amicales envers les utilisateurs des distributions modernes. J'ai donc pensé que nous avions aussi besoin d'une distribution amicale envers les administrateurs.

ROCK Linux tend à être amicale envers les administrateurs. Il n'y a pas de YaST, de Linuxconf ou de Control-Panel (N.D.T.: divers panneaux de configuration intégrés à des distributions courantes). On fait la configuration là où il faut la faire: dans les fichiers de configuration. Un outil de paramétrage doit aider un administrateur, pas le remplacer (je ne pense pas qu'il soit possible de remplacer un administrateur par un outil de paramétrage, alors je n'essaie pas de le faire).

Taille

La plupart des distributions essaient d'être (ou de devenir) des distributions complètes, livrant tous les paquets disponibles sur l'Internet. C'est bien gentil si vous ne savez pas de quels paquets vous avez besoin et aimeriez expérimenter un peu. Mais avec cette méthode:

  1. la distribution devient complexe et ne peut pas être constamment à jour, à cause du grand travail de maintenance exigé ;

  2. il est plus difficile de garder la distribution propre et simple ;

  3. l'utilisateur a plus de mal à séparer les choses importantes et les choses amusantes.

C'est pourquoi ROCK Linux est séparée en deux parties: la distribution de base et l'extension de distribution.

La distribution de base contient toutes les choses vraiment courantes et largement utilisées (environ 250 paquets). Chaque rustine et chaque ligne de code spécifique à ROCK Linux dans cette distribution de base a été vérifiée par une personne unique pour s'assurer de son fonctionnement et de la cohérence de l'ensemble. La distribution de base est solide comme un ROC.

L'extension de distribution est une collection de paquets à installer dans

/opt/<nom-paquet>
.

La plupart de ces paquets sont maintenus par d'autres personnes, indépendamment de la distribution de base. Ceci assure qu'il puisse y avoir un grand nombre de paquets d'extension (l'extension de distribution est un travail en cours. En ce moment il n'y a que peu de paquets d'extension, mais leur nombre croît rapidement.)

Compatibilité ascendante

La plupart des distributions Linux tentent de garder une certaine compatibilité ascendante (vieilles bibliothèques, vieux outils, etc.). ROCK Linux ne le fait pas. Dans ROCK Linux, il y a toujours une seule version (la plus récente) des bibliothèques et utilitaires système.

Il y a deux raisons à ignorer les problèmes de compatibilité dans la distribution de base:

  1. la plupart des utilisateurs n'en ont pas besoin (qui, de nos jours, utilise des binaires a.out ou la libc5?)

  2. si vous en avez besoin, cela ne fonctionne pas très bien (avez-vous déjà tenté de lancer des applications complexes a.out/libc4 ou elf/libc5 sur un système Linux moderne?)

Rustines

Chaque distribution possède ses propres rustines (patch), appliquées à divers paquets. Dans certains cas, il y a tellement de rustines et de modifications par rapport au paquet d'origine que les distributions deviennent incompatibles entre elles.

Dans ROCK Linux, j'essaie de ne conserver qu'un minimum de rustines, uniquement là où c'est nécessaire pour:

  1. faire compiler le paquet ;

  2. réparer un bogue ;

  3. ajouter une capacité absolument nécessaire.

La plupart des distributions Linux ajoutent un grand nombre de capacités à un paquet sans contacter le mainteneur du paquet. Cette capacité reste donc spécifique à la distribution et n'est pas disponible dans les autres distributions. À mon sens, c'est un tort. Le développement traditionnel d'un paquet devrait être laissé au mainteneur du paquet. Si un distributeur Linux modifie quelque chose, il devrait l'inclure dans le paquet. La première étape est de contacter le mainteneur du paquet et lui demander d'inclure la rustine.

Dans la plupart des cas, le mainteneur du paquet est content des améliorations ou bien (s'il ne veut pas l'inclure) a de bonnes raisons de ne pas l'inclure. Et s'il y a de bonnes raisons de ne pas inclure quelque chose, c'est sûrement une mauvaise idée que le distributeur continue à le faire.

Fabrication des paquets

À la différence des autres distributions Linux, ROCK Linux n'utilise pas de format spécial pour ses paquets. Les paquets sont de simples archives

*.tar.bz2

. Les méta-informations sur les paquets se trouvent dans

/var/adm/*
:
/var/adm/flists/<nom-paquet>              liste des fichiers
/var/adm/md5sums/<nom-paquet>             sommes de contrôle MD5
/var/adm/cksums/<nom-paquet>              sommes de contrôle CRC
/var/adm/packages/<nom-paquet>            description du
    paquet

Ceci permet à des scripts extérieurs de parcourir aisément les méta-informations sur les paquets.

Cependant, ROCK Linux est livré avec les programmes

rpm
et
rpm2cpio
; il est donc facile d'installer des paquets RPM à la main ou de convertir des paquets RPM en fichiers
*.tar.bz2

pour ROCK Linux.

Sous-distributions

En plus de la distribution de base et de l'extension de distribution de ROCK Linux, il y a aussi ce qu'on appelle des sous-distributions. Ce sont des distributions Linux faites pour une utilisation spéciale, construites automatiquement à partir de la distribution de base. En ce moment, deux sous-distributions sont disponibles:

Les sous-distributions suivantes sont prévues dans un futur proche:

Processus d'auto-fabrication

Le but de ROCK Linux a toujours été de permettre une reconstruction facile de la distribution complète en tapant une seule commande.

Ce processus d'auto-fabrication facilite le portage de ROCK Linux sur de nouvelles architectures, l'optimisation pour un processeur spécial et la mise à jour du système entier vers une nouvelle bibliothèque système ou un nouveau noyau.

Administration système

Bien qu'il n'y ait pas d'outil de paramétrage ou d'administration dans ROCK Linux, des petites applications d'aide sont disponibles et peuvent être très utiles aux administrateurs:

Installation

On peut installer ROCK Linux à partir d'un CD-ROM, d'un disque local ou à travers le réseau (NFS, FTP ou HTTP). Les disquettes d'installation (et le CD-ROM amorçable) contiennent un grand nombre de modules (SCSI, réseau et PCMCIA). Elles vous donnent un shell root où vous pouvez créer vos partitions, initialiser vos systèmes de fichiers et les monter sous /mnt. On le fait bien évidemment avec fdisk, e2fs et mount. Seule l'installation des paquets elle-même est faite par une application d'aide (le "Shell d'installation ROCK Linux"), vous permettant de choisir vos paquets (en utilisant les motifs du shell) et de les installer.

Obtenir ROCK Linux

Vous pouvez télécharger les sources à partir de du site Web de Rock Linux et de ses miroirs. La distribution binaire (generic i386-pc) ne peut être téléchargée que depuis les miroirs listés sur la page principale. Il n'y a pas de distribution binaire pour les instantanés des versions de développement (snapshots).

À propos de l'auteur

Clifford Wolf <clifford@clifford.at> apprécie l'informatique depuis 11 ans et s'intéresse au développement de Linux et de GNU depuis les 6 dernières années. Avant de démarrer le projet ROCK Linux, il travaillait comme administrateur système Unix chez un grand FAI autrichien.

Louanges

Critiques

TurboLinux (Pacific hi-tech)

Version japonaise recommandée à ceux qui souhaitent travailler aussi en japonais (kanas et kanjis). Craig Oda travaille pour l'éditeur et propose un HOWTO qui fait référence.

Une version chinoise et une américaine existent aussi, bien distinctes.

Louanges

Critiques

Linux PPC

(Djame 199912) Linux PPC est une distribution fondée sur la Red Hat, LinuXPPC Q3 est une Red Hat 6.0.

Louanges

Critiques

Les critiques sont elles aussi identiques à celle de la Red Hat sauf sur les point suivants:

En fait c'est plus un problème de support matériel qu'autre chose, je précise que j'utilise un IMac avec 32 Mo de RAM (ne swappe pas trop avec Gnome)

En résumé c'est une bonne Red Hat, il est regrettable que quelques manques viennent gâcher la fête....

YellowDog Linux

Bernard Tatin indique:

Je ne connais que celle-là et je peux dire que la 2.1 marche très bien, est complète même lorsqu'on la récupère sur un CD de revue. Toutefois, il faut bidouiller un peu pour retrouver un clavier français et il manque un linuxconf.

Suse (Novell) Live

(géde, 20010225) nous indique: il existe une Suse Live, qui s'installe en ramdisk (comme DemoLinux). Malheureusement, elle nécessite 128 Mo de RAM, à défaut elle installe 64 Mo sur le disque dur sans le signaler. L'installation est assez lente (20 minutes environ contre 3 minutes pour DemoLinux) et nécessite beaucoup de réponses. L'exécution est assez lente. En conclusion, une alternative à DemoLinux, mais beaucoup moins géniale.

DemoLinux

(fred 20000917) Version 1.0 basée sur Mandrake + KDE, version 2.0 basée sur Debian + Gnome. À ma connaissance, DemoLinux n'a pas encore engendré d'autres rejetons (cas de Corel, Debian et Slackware), mais la pression allant dans ce sens semble assez importante.

(olive 20020226) Version 3.0 basée sur Debian 3.0, un joli travail d'intégration qui donne une distribution intéressante.

Site web: www.demolinux.org

Louanges

Critiques