Ce document, volontairement court, présente quelques grandes lignes permettant d'aborder sainement le système d'exploitation Linux. Peu de points abordés sont spécifiques à Linux car la plupart de ces recommandations sont valables pour tout système Unix.
L'usage d'un ordinateur comprend deux parties distinctes : son utilisation et son administration. L'administration comprend l'installation du système, sa configuration et sa mise à jour. Seul un utilisateur appelé administrateur et disposant de droits spéciaux peut la mener à bien, et son action modifie le fonctionnement du système.
Il est indispensable de travailler sous un compte utilisateur. Utiliser le compte d'administrateur (nommé root en général) pour faire de la bureautique, écrire des courriels1, ou ramer sur l'Internet est suicidaire. Aucune de ces activités ne requiert de privilège d'administrateur et disposer ainsi inutilement de ces droits c'est avoir l'assurance qu'une petite erreur se transformera tôt ou tard en catastrophe.
Par défaut, la distribution Debian/GNU Linux propose lors de l'installation la création d'un compte utilisateur. Les distributions actuelles de Linux incorporent toutes un utilitaire de création de compte (nommé adduser ou useradd). La commande adduser stephane permet de créer l'utilisateur stephane. Les pages de manuel délivrent tout l'information nécessaire (commande man adduser).
Les actions qui ne relèvent pas de l'administration du système doivent toutes êtres menées sans privilèges. Parfois, certaines actions courantes comme l'arrêt du système doivent pouvoir être effectuées par les utilisateurs. Cela ne pose aucun problème grâce aux utilitaires de gestion de droits comme sudo.
Avant d'utiliser le système, il est souvent nécessaire de l'installer soi-même.
Que l'on soit un utilisateur débutant ou confirmé la documentation demeure l'une des choses les plus importantes à installer. Elle contient la solution d'au moins 90 % des problèmes et concerne tous les utilisateurs. S'en passer, c'est économiser quelques méga-octets sur le disque dur et risquer de rendre le système totalement inutilisable. Les trois types de documentation sous Linux sont :
Pour savoir ce que fait une commande, la commande man commande affiche la page de manuel correspondante. Souvent, la difficulté réside surtout dans le fait de connaître la commande correspondante. Ceci peut être résolu par l'option -k de la commande man (pour en savoir plus : man man). Par exemple, pour chercher un éditeur de texte man -k editor. Quelques noms de commandes avec un bref résumé apparaissent. Il ne reste plus qu'à approfondir.
La distribution Debian GNU/Linux comporte la commande info qui agit comme la commande man mais donne accès à une aide sous forme de pages d'hypertexte. Dans le pire des cas, elle renvoie la page de manuel correspondante.
L'organisation du système de fichiers peut paraître complexe au premier abord, mais tout est (ou devrait) être organisé de manière standard.
Les packages4 gérant les dépendances (.deb pour la distribution Debian GNU/Linux ou .rpm pour les distributions RedHat ou S.u.S.E.5) installent leurs fichiers aux endroits adéquats et ne posent pas de problème.
Par contre, les fichiers installés manuellement dans le système doivent l'être dans le répertoire /usr/local/ afin de ne pas créer de dépendances ou de conflits erronés. Ceci concerne les archives (.tar et .tgz, plus d'infos : man tar), et les packages provenant d'une distribution différente. Par ailleurs, nombre de packages créent une entrée à leur nom dans le répertoire /urs/doc/ contenant une documentation souvent indispensable.
Des informations plus complètes concernant l'organisation du système de fichier sont disponibles grâce à la page de manuel : man hier.
Les premiers pas d'un nouvel administrateur sous un système comme Linux sont généralement périlleux mais riches en enseignements. Ils obligent à distinguer l'administration de l'utilisation et apportent six grands principes :
Bon courage !
1 Courriel est le nom québequois de e-mail (message électronique). La vénérable académie française ayant opté pour le mot mél, j'utiliserai par la suite le francophone et nettement plus joli nom commun << courriel >>.
2 Littéralement : comment-faire ?
3 Comme l'excellent Guide du ROOTard d'Éric Dumas ou le Network Administration Guide, pour ne citer qu'eux.
4 Ensemble de fichiers binaires, de bibliothèques et de données correspondant généralement à un programme.
5 Cette dernière a une gestion très spécifique de l'organisation du système de fichiers ne respectant pas The Linux Filesystem Standard.
6 Un bon test consiste à tester la commande suivante sous root : which netscape. Dans un bon environnement root, cette commande ne devrait rien renvoyer.
7 La commande echo $PATH permet d'afficher sa valeur.
8 Elle est classiquement déclenchée par la touche TAB et complète le nom d'une commande ou d'un fichier jusqu'à ambiguïté.
9 Citons, pour l'aspect système, la table des partitions de chaque disque dur ainsi que le répertoire /etc, contenant les fichiers de configuration du système. Les données personnelles importantes doivent aussi être sauvées, ne serait-ce que parce que la probabilité qu'un disque dur fasse valoir son droit à la retraite n'est jamais nulle.